Ils soignent, et en plus, ils ont un goût agréable. Et c’est bien là tout le danger !
Un paquet de bonbons ?
La députée de Gironde, Michèle Delaunay, se lance dans une croisade contre les médicaments aromatisés. Efferalgan « capuccino », Fervex « framboise » ou Smecta « fraise » : depuis plusieurs mois, les laboratoires redoublent d’imagination pour faire ingérer aux Français des comprimés parfumés.
Mais « ce ne sont pas des friandises ! » s’insurge, à juste titre, la députée, qui a envoyé un courrier à la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Elle alerte sur le risque de surconsommation, et sur la dangerosité potentielle de ces médicaments. Car aucun d’entre eux n’est inoffensif. Ainsi, malgré son apparente banalité, le paracétamol n’est pas dépourvu d’effets indésirables. Pris à haute dose, il peut être toxique pour le foie mais augmente aussi de 20% le risque de maladies cardiovasculaires.
Un marketing déplacé
« S’il peut être pertinent de donner une saveur agréable pour les enfants en bas âge pour parvenir à les traiter, il n’est en revanche pas souhaitable que des médicaments pour enfants et adultes, deviennent un produit de consommation marketing avec un choix de goûts et de saveurs innovants et « à la carte » écrit-elle.
D’après elle, les industriels du médicament doivent cesser de développer des produits qui ont pour seul objet de séduire des consommateurs en dehors du seul effet thérapeutique. Cette banalisation de médicaments facilement accessibles chez tout pharmacien est dangereuse en soi : les médicaments sont bénéfiques pour leurs effets thérapeutiques, mais ils ont obligatoirement une toxicité quand les doses ou les indications ne sont pas observées.
Ces pratiques doivent donc être, selon la députée, à l’avenir davantage encadrées et réglementées. Les emballages « attractifs » doivent demeurer dans des limites de grande sobriété et le strict respect de la dose doit être rappelé en même temps que la mention de l’aromatisation.