Le gouvernement avait misé gros sur cette application de traçage numérique, mettant entre autres en avant le fait que, contrairement aux autres pays européens, la France n’allait pas dépendre de Google et Apple. Mais ce fut un échec cuisant qui se confirme.
StopCovid : peu de téléchargements… et des chiffres qu’il faut relativiser
La Direction générale de la Santé (DGS) a dévoilé le 19 août 2020 les derniers chiffres de l’application StopCovid, lancée le 2 juin 2020, soit plus de 15 jours après le déconfinement des Français, et censée permettre un traçage numérique des cas de coronavirus Covid-19. Au final, depuis son lancement, seulement 2,3 millions de téléchargements ont été réalisés sur les plateformes de Google et Apple.
Cette quantité de téléchargements est bien trop faible : Cédric O, secrétaire d’État au numérique, estimait qu’il fallait 10% de la population équipée pour que l’application soit efficace… alors que pour les experts elle serait efficace si 60% de la population la téléchargeait. Or, 2,3 millions de téléchargements, cela représente 2,7% de la population française. On est très loin du compte.
Et encore, il ne faut pas oublier que « téléchargement » ne signifie pas « activation » et encore moins « utilisation ». Il est fort possible que parmi ces téléchargements il y ait des personnes qui ont ensuite désinstallé l’application ou qui, tout simplement, ne l’activent pas.
72 notifications et un millier de scans de QR Code
Les autres données fournies par la DGS laisse entrevoir la véritable débandade qu’est StopCovid, qui coûte plus de 100.000 euros par mois à entretenir selon Cédric O lui-même. Ainsi, depuis son lancement, elle n’aurait envoyé que 72 notifications de « cas contact » : des personnes ayant été à risque contamination… mais qui ne sont pas forcément des contaminés.
Les Français, qui peuvent signaler via un QR Code le résultat positif au test PCR, n’auraient scanné ce code que 1.169 fois. Une goutte dans l’océan des 250.000 cas de Covid-19 découverts depuis le début de la pandémie en France dont, selon l’Université John Hopkins, un peu plus de 100.000 seraient actuellement actifs sur le territoire.