Alors que 16 départements en France se reconfinent le 19 mars 2021 à minuit, la vaccination continue d’être ce qui paraît la voie la plus sure pour sortir de la crise ; Mais la Haute Autorité de Santé a annoncé, le 19 mars 2021, une recommandation qui risque de mettre les bâtons dans les roues du projet gouvernemental.
L’AstraZeneca autorisé à nouveau… mais avec un grand « mais »
Suspendu durant plusieurs jours à cause d’un soupçon de thromboses, le vaccin AstraZeneca a finalement reçu à nouveau l’aval de l’Agence européenne du médicament (EMA) le 18 mars 2021. Un soulagement pour le gouvernement qui a, dans la foulée, annoncé reprendre la campagne de vaccination dès le lendemain. D’autres pays européens qui avaient aussi suspendu la distribution du vaccin par précaution ont annoncé faire de même dans les plus brefs délais.
Le soulagement aura été de courte durée : la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné, le 19 mars 2021, son nouvel avis sur le vaccin et a mis en avant l’existence, soulignée par l’EMA, d’une possible corrélation entre le vaccin et… les thromboses chez les personnes de moins de 55 ans. Il y aurait, selon l’EMA et la HAS, « un possible surrisque de coagulation intravasculaire disséminée et de thrombophlébite cérébrale chez les personnes de moins de 55 ans ».
La HAS a donc tout simplement annoncé qu'elle recommandait de ne pas utiliser l'AstraZeneca pour les moins de 55 ans en France.
Pas d’AstraZeneca sous les 55 ans… pas de vaccin pour les jeunes ?
L’annonce risque de faire l’effet d’une bombe… à plusieurs titres. D’une part, un certain nombre de personnes, notamment du personnel soignant, a déjà reçu une voire deux doses d’AstraZeneca alors que leur âge est inférieur à 55 ans. Pour la deuxième dose, pour ceux qui ne l’ont pas reçue, la HAS donnera d’ultérieures recommandations.
Mais c’est surtout le plan du gouvernement de vacciner le maximum de population possible à l’horizon de l’été voire du début de l’automne qui en prend un coup : l’AstraZeneca devait être massivement distribué auprès des jeunes et jouer un rôle majeur dans l’obtention de l’immunité collective. Si la HAS ne change pas ses recommandations à l’avenir, l’objectif pourrait devenir impossible à atteindre.
Certes, le gouvernement peut compter sur les doses de vaccin Pfizer et Moderna, ainsi que sur le vaccin Janssen qui arrive en avril 2021, mais l’AstraZeneca reste stratégique pour éviter que la vaccination ne prenne encore du retard en France.