Un diagnostic plus rapide, moins invasif et désormais accessible gratuitement pour certaines patientes : le test salivaire de dépistage de l’endométriose marque une avancée médicale considérable. Développé par la biotech lyonnaise Ziwig, ce test promet de réduire l’errance diagnostique qui touche encore aujourd’hui des milliers de femmes. Depuis le 11 février 2025, son remboursement partiel par l’Assurance Maladie ouvre la voie à une meilleure prise en charge de cette maladie gynécologique invalidante.
Endométriose : ce test salivaire sera bientôt remboursé pour toutes les femmes

L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique qui touche environ une femme sur dix en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence anormale de tissu endométrial en dehors de l’utérus, provoquant des douleurs souvent sévères et pouvant entraîner des complications en matière de fertilité. Longtemps ignorée ou mal diagnostiquée, cette maladie souffre encore aujourd’hui d’un retard de diagnostic dramatique, estimé à sept ans en moyenne. C’est dans ce contexte que la mise en place d’un test salivaire innovant, désormais pris en charge par l’Assurance Maladie dans le cadre d’une expérimentation, représente un véritable espoir.
Un test salivaire désormais pris en charge par l’Assurance Maladie
L’endométriose est une maladie complexe, qui se manifeste par des douleurs pelviennes, des troubles digestifs, des douleurs lors des rapports sexuels et, dans certains cas, des difficultés à concevoir un enfant. Son diagnostic repose traditionnellement sur des examens d’imagerie (IRM, échographies) ou des procédures chirurgicales invasives comme la cœlioscopie.
Face à cette situation, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé, le 10 février 2025, la prise en charge partielle d’un test salivaire permettant de détecter l’endométriose de manière plus rapide et moins contraignante. Ce test, baptisé Endotest et conçu par la biotech lyonnaise Ziwig, repose sur l’analyse de biomarqueurs ARN présents dans la salive. Sa fiabilité a été démontrée par plusieurs études cliniques, affichant un taux de précision supérieur à 90 %.
L’Assurance Maladie couvre désormais ce test pour 25 000 patientes, dans le cadre d’une expérimentation validée par la Haute Autorité de Santé (HAS). Cette phase test permettra d’évaluer l’impact réel du dispositif avant d’envisager un éventuel remboursement généralisé.
Comment fonctionne ce test salivaire révolutionnaire ?
Contrairement aux méthodes classiques, le test Endotest ne nécessite ni hospitalisation, ni intervention invasive. Il repose sur l’analyse des signatures moléculaires spécifiques de l’endométriose, détectables dans la salive. Le processus est simple : la patiente effectue un prélèvement salivaire, qui est ensuite envoyé dans un laboratoire spécialisé. L’échantillon est analysé à l’aide d’un séquençage avancé des biomarqueurs ARN, puis comparé à une base de données pour établir un diagnostic fiable.
Pourquoi ce remboursement est un tournant majeur dans la prise en charge de l’endométriose ?
Jusqu’à présent, les patientes suspectées d’endométriose devaient se soumettre à un parcours médical long et parfois inefficace. Le test Endotest change la donne en permettant un accès rapide à un diagnostic précis, ce qui favorise une prise en charge plus précoce et donc plus efficace de la maladie.
Ce remboursement expérimental vise plusieurs objectifs. Il pourrait réduire considérablement le délai de diagnostic (moins de 10 jours), limitant ainsi l’évolution de la maladie et ses conséquences sur la qualité de vie des patientes. Il permettrait de diminuer le nombre d’actes chirurgicaux inutiles, en évitant notamment les cœlioscopies exploratoires qui restent, aujourd’hui encore, le seul moyen de confirmer avec certitude un diagnostic. En facilitant le diagnostic, il améliorerait l’accès aux traitements adaptés, réduisant ainsi les douleurs chroniques et augmentant les chances de préserver la fertilité des patientes concernées. La précision de ce test salivaire dépasse 90%.
Cette mesure reste encore limitée. Seules certaines patientes pourront en bénéficier, et son avenir dépendra des résultats de l’évaluation menée par la HAS. Si les conclusions sont positives, le remboursement pourrait être élargi à l’ensemble des femmes concernées d’ici fin 2025.
Qui peut bénéficier du test et comment y accéder ?
Toutes les patientes ne sont pas éligibles à ce test pour le moment. Seules celles répondant aux critères établis par l’expérimentation pourront en bénéficier. Il s’agit des femmes de plus de 18 ans présentant des symptômes évocateurs de l’endométriose, en particulier celles ayant consulté plusieurs spécialistes sans obtenir de diagnostic clair. Ces patientes seront orientées vers le test par un médecin spécialiste en endométriose, généralement dans un centre de référence.
Le test ne peut être réalisé que sur prescription médicale. Une fois l’ordonnance obtenue, la patiente devra effectuer son prélèvement salivaire dans un laboratoire agréé ou à domicile avec un kit dédié. L’échantillon sera ensuite analysé par un centre de référence, et les résultats seront communiqués directement au médecin prescripteur.
L’Assurance Maladie prend en charge l’intégralité du coût du test, soit 800 euros, dans le cadre de cette expérimentation. Si l’évaluation s’avère concluante, la généralisation du remboursement pourrait être envisagée, rendant ce test accessible à toutes les patientes concernées.