Le Conseil scientifique Covid-19 préconise une campagne massive de dépistage au moyen de tests antigéniques courant décembre 2020.
Une campagne de tests à la slovaque… mais pas vraiment
La France, suivra-t-elle l’exemple slovaque ? En octobre 2020, en un week-end, ce pays de 5,5 millions d’habitants a réalisé 3,6 millions de tests antigéniques. Le test était par défaut obligatoire. Les personnes qui ne pouvaient pas y participer pour telle ou telle raison avaient l’obligation de s’isoler pendant sept jours. Aujourd’hui, le Conseil scientifique Covid-19 recommande aux autorités françaises de faire de même. Ou, du moins, reprendre les grandes lignes de cette expérience et la refaire en France à leur sauce.
Le Conseil scientifique s’inquiète en effet de la faible acceptabilité qu’aurait une telle opération, qui serait vécue comme une contrainte. Pour cette raison, l’équipe de Jean-François Delfraissy recommande de la conduire tant que le confinement est en place mais aussi la cibler sur certaines populations : les personnes en institution, personnes âgées en EHPAD, les aides à domicile, les soignants, les populations précaires, notamment les migrants et les sans-abris et les personnes vivant en milieu dense (barres d’HLM) ainsi que les lycéens et, plus tard, éventuellement les étudiants.
Une seule campagne de tests ne suffira sans doute pas
Mais, pour être efficace, une telle opération devrait se répéter à intervalles réguliers : tous les mois ou toutes les deux semaines, recommande le Conseil scientifique. L’efficacité d’une telle campagne de tests de masse est en effet limitée par le fait qu’à peu près la moitié des personnes infectées ayant un potentiel de transmission sont encore en incubation lorsque la campagne démarre, elles ne peuvent pas donc pas être détectées lors de la campagne de tests. « De ce fait, même si l’on teste la population très largement, on ne peut a priori pas détecter plus de 50% des personnes avec un potentiel de transmission. Ces personnes deviendront contagieuses lorsque la campagne sera finie », met en garde le Conseil scientifique.
Pour améliorer l’efficacité du dispositif, le Conseil scientifique propose de coupler cette campagne de tests à une recherche des contacts des personnes contaminées, à défaut de refaire des tests une semaine plus tard sur les personnes testées négatives. Mais pour que cette approche soit efficace, il faudrait un système de suivi des contacts très performant, capable d’identifier et contacter un grand nombre de contacts en très peu de temps. Autant dire que les pouvoirs publics ont du pain sur la planche !