Le cancer du pancréas fait partie des maladies les plus redoutées, non seulement en raison de son agressivité, mais surtout parce qu’il est souvent détecté trop tard. Un espoir pourrait enfin émerger grâce à un test sanguin capable d’identifier cette pathologie bien avant l’apparition des premiers symptômes. Une avancée qui pourrait transformer la prise en charge de cette maladie mortelle.
Cancer du pancréas : un test pour un dépistage précoce
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Published on 18 février 2025 15h11
Le test PAC-MANN, mis au point par des chercheurs de l’Oregon Health & Science University, repose sur un principe simple : repérer dans le sang des marqueurs biologiques révélateurs de la maladie à un stade précoce. Contrairement aux méthodes actuelles, souvent peu fiables pour détecter le cancer avant qu’il ne se propage, cette innovation pourrait offrir une réelle chance aux patients.
Un test sanguin pour détecter le cancer du pancréas avant l’apparition des symptômes
Le cancer du pancréas est l’un des plus difficiles à diagnostiquer précocement. Environ 80 % des patients ne découvrent leur maladie qu’à un stade avancé, lorsque les options thérapeutiques sont limitées et souvent inefficaces. Le taux de survie à cinq ans après diagnostic ne dépasse pas 10 %. Face à cette situation alarmante, une équipe de chercheurs de l’Oregon Health & Science University (OHSU) a mis au point un test sanguin novateur appelé PAC-MANN. Ce test, basé sur l'analyse de biomarqueurs spécifiques, pourrait révolutionner le dépistage en détectant la maladie bien avant l’apparition des symptômes.
Le chercheur Jared Fischer, impliqué dans le développement de ce test, souligne l'importance d'un dépistage plus précoce. Il rappelle que la difficulté majeure avec ce type de cancer est que la maladie est souvent détectée trop tard, rendant les options de traitement limitées. L’objectif du test PAC-MANN est de fournir aux médecins un outil capable d’identifier la pathologie avant qu’il ne soit trop tard et d’augmenter ainsi les chances de survie des patients.
Comment fonctionne le test PAC-MANN pour détecter le cancer du pancréas ?
Le test PAC-MANN repose sur l’identification de protéases, des enzymes dont l’activité est anormalement élevée chez les patients atteints d’un cancer du pancréas. Cette approche le distingue nettement du test CA 19-9, actuellement utilisé, mais dont la fiabilité reste insuffisante pour un dépistage précoce. En intégrant un nanocapteur magnétique, ce test permet une détection rapide et précise des modifications biochimiques associées à l’adénocarcinome canalaire pancréatique, la forme la plus courante et la plus agressive de cette maladie.
Les premiers résultats sont particulièrement prometteurs. PAC-MANN affiche un taux de précision de 98 %, bien supérieur aux tests existants qui peinent à dépasser les 50 %. Là où les analyses traditionnelles nécessitent plusieurs jours pour obtenir des résultats, ce nouveau test permet une détection en seulement 45 minutes. Il requiert un volume de sang infime, soit huit microlitres, contre des prélèvements bien plus importants pour les tests conventionnels. Son coût estimé est inférieur à un centime, ce qui le rend non seulement performant, mais aussi abordable.
Un test accessible à tous, y compris dans les zones rurales
L’accessibilité du test PAC-MANN constitue un atout majeur. Son utilisation est simplifiée puisque seule une prise de sang est nécessaire. La rapidité du processus de détection, en moins d’une heure, permettrait une mise en place efficace dans les centres médicaux. Son coût extrêmement bas lui offre la possibilité d’être largement déployé, y compris dans les hôpitaux disposant de peu de moyens. Le chercheur Jose L. Montoya Mira souligne l’importance de cet aspect, rappelant que "les techniques actuelles de dépistage sont lourdes et coûteuses", rendant leur utilisation limitée.
Un autre avantage de ce test réside dans sa capacité à être utilisé auprès des populations à haut risque, qui ne sont pas systématiquement prises en charge par les méthodes existantes. Contrairement aux échographies endoscopiques et aux biopsies liquides nécessitant des prélèvements sanguins conséquents, PAC-MANN offre une alternative plus simple et plus fréquente. Cela permettrait un dépistage bien plus précoce et donc une meilleure prise en charge des patients.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Si les résultats de PAC-MANN sont extrêmement encourageants, plusieurs étapes restent à franchir avant qu’il ne puisse être déployé à grande échelle. La première consiste à valider son efficacité par des essais cliniques de plus grande ampleur. Actuellement, l’OHSU Knight Cancer Institute et le Centre de recherche avancée sur la détection précoce du cancer (CEDAR) travaillent sur un programme de validation impliquant des patients à haut risque. Une fois ces essais concluants, il faudra intégrer PAC-MANN dans les pratiques médicales en formant les cliniciens à son utilisation et en établissant des protocoles adaptés.
L’ultime étape sera l’obtention d’une validation réglementaire auprès des autorités sanitaires. Ce processus est essentiel pour garantir que le test réponde à toutes les normes médicales et puisse être distribué à grande échelle. Si ces différentes phases se déroulent sans encombre, PAC-MANN pourrait rapidement devenir un outil de dépistage standard, remplaçant progressivement les tests existants, bien moins performants.