Alerte rouge : l’épidémie de grippe est à son maximum mais elle commence à fléchir

Après plusieurs semaines de circulation intense, l’épidémie de grippe saisonnière en France montre un début de reflux, sans pour autant disparaître. Loin d’être terminée, elle continue d’exercer une pression importante sur les structures hospitalières, particulièrement chez les enfants et les personnes âgées.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 6 février 2025 14h32
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Alerte rouge : l’épidémie de grippe est à son maximum mais elle commence à fléchir © Shutterstock

L’épidémie de grippe qui sévit depuis plusieurs semaines en France amorce une diminution progressive de son incidence. D’après les derniers rapports de Santé publique France publiés le 6 février 2025, on observe une réduction des consultations pour syndrome grippal en médecine de ville et une légère baisse des admissions hospitalières. La circulation virale reste élevée et touche particulièrement certaines populations vulnérables, notamment les enfants de moins de 15 ans et les personnes âgées.

Un ralentissement épidémique marqué, mais une circulation toujours active

Santé publique France signale une diminution des passages aux urgences et des hospitalisations liées à des complications respiratoires. Cette baisse relative ne signifie pas la fin de l’épidémie.

La grippe est une maladie respiratoire aiguë provoquée par des virus, dont la transmission s’effectue principalement par voie aérienne et par contact direct avec des surfaces contaminées. L’hiver 2024-2025 a été marqué par la circulation simultanée de trois souches virales, ce qui a entraîné un nombre plus élevé de cas graves, nécessitant une hospitalisation, notamment chez les patients souffrant de comorbidités.

La diminution du nombre de consultations pour syndrome grippal s’explique en partie par l’acquisition progressive d’une immunité collective, due à l’exposition naturelle au virus et à la couverture vaccinale. La situation reste préoccupante pour les jeunes enfants, qui enregistrent encore un taux d’hospitalisation supérieur à la normale, et pour les personnes âgées, particulièrement vulnérables aux formes sévères du virus.

Une saison grippale particulièrement sévère en raison de multiples facteurs

La co-circulation de plusieurs souches virales a réduit l’efficacité du vaccin, rendant la protection vaccinale moins performante, notamment chez les personnes âgées. Les conditions météorologiques de cet hiver, caractérisées par des périodes de froid prolongé et une humidité élevée, ont favorisé la transmission du virus dans des environnements clos.

Les données actuelles montrent un taux de mortalité plus élevé que les saisons précédentes. Chez les adultes, l’impact du virus a été particulièrement fort sur les patients atteints de pathologies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou les affections pulmonaires chroniques. Chez les enfants, le nombre d’hospitalisations a atteint un niveau exceptionnellement élevé, ce qui a généré des tensions dans les services pédiatriques de nombreux hôpitaux.

Si la vaccination antigrippale reste la mesure de prévention la plus efficace pour réduire les formes sévères de la maladie, les experts estiment que l’actualisation des souches incluses dans le vaccin saisonnier pourrait être optimisée pour mieux anticiper l’évolution du virus.

Une situation préoccupante en Outre-mer et un impact persistant en métropole

Bien que le ralentissement de l’épidémie soit désormais perceptible en métropole, toutes les régions françaises restent en phase épidémique. Certaines zones, comme l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes, continuent de présenter un nombre élevé de cas. En Outre-mer, la situation est encore plus complexe.

La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane connaissent une circulation virale toujours intense, tandis qu’à Mayotte, la grippe s’ajoute aux difficultés sanitaires provoquées par le passage du cyclone Chido. Cette conjoncture rend l’accès aux soins plus difficile et complique la mise en place des mesures préventives.

Dans l’ensemble du territoire, les structures hospitalières restent en alerte, bien que le pic épidémique semble avoir été franchi. La baisse de la fréquentation des services d’urgence pour grippe et infections respiratoires aiguës constitue un signal encourageant, mais les autorités sanitaires appellent à ne pas relâcher les efforts en matière de prévention.

Prévention et vaccination : des enjeux sanitaires toujours d’actualité

La campagne de vaccination, initialement prévue jusqu’en janvier, a été prolongée jusqu’à fin février afin de renforcer l’immunisation des populations les plus à risque. Au-delà de la vaccination, les mesures de prévention classiques restent essentielles pour limiter la transmission du virus. Par exemple, éviter les contacts rapprochés avec les personnes fragiles permet de limiter la diffusion du virus auprès des populations les plus vulnérables.

L’expérience de cette saison épidémique rappelle que la grippe demeure une menace pour la santé publique. Chaque année, le virus entraîne plusieurs milliers de décès en France, principalement chez les personnes âgées et les patients présentant des pathologies chroniques. L’amélioration des stratégies vaccinales et le maintien des gestes barrières constituent des leviers essentiels pour limiter l’impact de la grippe dans les années à venir.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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