L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en collaboration avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a lancé une alerte, le 31 mars dernier, à destination des personnes atteintes de diabète. En ligne de mire : une prolifération de dispositifs connectés prétendant mesurer la glycémie sans piqûre, vendus sans autorisation et sans aucune preuve de fiabilité.
Mesure de la glycémie sans piqûre : l’ANSM met en garde les diabétiques
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Publié le 2 avril 2025 à 17h28
Ces montres et bagues : des appareils pour mesurer la glycémie trompeurs
Montres intelligentes, bagues connectées, capteurs à poser sur le doigt… les objets en question promettent une surveillance non invasive du taux de glucose dans le sang. Mais ce confort supposé est une illusion.
Comme le souligne le communiqué publié par les deux institutions : « Ces appareils sont trompeurs car ils ne peuvent pas donner de valeurs de glycémie fiables, mettant ainsi en danger la santé des personnes diabétiques ». Derrière l’innovation affichée, l’imposture est totale. Aucun de ces dispositifs n’a obtenu d’autorisation de mise sur le marché comme dispositif médical. Aucun ne repose sur une technologie validée scientifiquement. Et pourtant, leur diffusion s’accélère, portée par des publicités ciblées et des promesses fallacieuses.
Risques vitaux et dangers immédiats pour les patients
Le diagnostic est sans appel, ces objets ne sont pas seulement inefficaces, ils sont dangereux. Ils peuvent transmettre des valeurs erronées, retardant ainsi l’intervention nécessaire en cas de hypoglycémie ou hyperglycémie. Et les conséquences ne sont pas anodines : hospitalisation, coma, voire décès. « Les autorités rappellent qu’il n’existe à ce jour aucun dispositif de suivi de la glycémie par simple contact de la peau dont la fiabilité et la sécurité ont été démontrées suivant la réglementation applicable », précise encore le communiqué de l’ANSM.
Le seul suivi fiable demeure celui basé sur le prélèvement d’une goutte de sang ou sur un capteur inséré sous la peau. Les patients qui ont acheté ces dispositifs sont invités à ne plus les utiliser, à désactiver la fonction « glycémie » ou « blood glucose », et à demander un remboursement au vendeur.
Usurpation de logos et manipulation marketing
Comme si l’arnaque ne suffisait pas, certains vendeurs vont jusqu’à apposer les logos de l’ANSM, de l’INSERM, de la Fédération française des diabétiques (FFD) ou encore de la Société francophone du diabète (SFD) pour renforcer la crédibilité de leurs produits. L’ANSM dénonce fermement cette manipulation : « Ces organismes n’apposent jamais leur logo pour certifier ou valider un produit. Il s’agit d’usurpations destinées à tromper le public ».
Autrement dit, ce ne sont pas des erreurs, mais des fraudes délibérées, savamment mises en scène pour pousser à l’achat sous couvert d’approbation scientifique. Un écran de fumée dangereux, d’autant plus efficace qu’il s’appuie sur la crédulité ou le désespoir de patients parfois en quête de solutions moins invasives.
Face à cette vague de désinformation commerciale, la DGCCRF a saisi les plateformes concernées et engagé le retrait des annonces signalées. Elle poursuit également sa surveillance sur le terrain numérique, tandis que l’ANSM appelle à signaler tout site ou produit suspect via la plateforme SignalConso.
Les deux institutions insistent sur la vigilance nécessaire et rappellent que seul un professionnel de santé est habilité à modifier les modalités de suivi d’un patient diabétique. En cas de doute, mieux vaut consulter son médecin que son smartphone.