L’interdiction des PFAS en France : enjeux pour l’industrie médicale et la santé

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des composés chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes aux fortes chaleurs. Leur persistance dans l’environnement et leur accumulation dans les organismes vivants ont conduit à les qualifier de “polluants éternels” comme le souligne l’UFC-quechoisir.org.

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Par Rédaction Publié le 18 février 2025 à 10h19
Pfas Medecine Sante Industrie

En France, une proposition de loi qui a obtenu le soutien du gouvernement passera devant les bancs de l’Assemblée nationale le 20 février 2025. Mais l’industrie médicale s’alarme des possibles conséquences.

Utilisation des PFAS dans le secteur médical

Les PFAS jouent un rôle crucial dans le domaine médical en raison de leurs caractéristiques uniques. Par exemple, le polytétrafluoroéthylène (PTFE), un type de PFAS, est couramment utilisé pour recouvrir ou fabriquer des stents et des cathéters. Ce matériau améliore la flexibilité et la durabilité de ces dispositifs tout en réduisant les risques de corrosion et d'usure, souligne medinstitute.com. De plus, les fluoropolymères, une sous-catégorie de PFAS, sont essentiels pour garantir la stérilité et la sécurité des emballages de dispositifs médicaux, protégeant ainsi leur intégrité tout au long de leur cycle de vie devicemed.fr.

Les prothèses et implants médicaux bénéficient également des propriétés des PFAS. Leur utilisation permet d'améliorer la biocompatibilité des implants, réduisant ainsi les risques de rejet et d'inflammation chez les patients. Par ailleurs, les PFAS contribuent à diminuer la contamination microbienne, favorisant une meilleure cicatrisation et une réduction des complications post-opératoires.

Implications d'une interdiction des PFAS pour l'industrie médicale

L'adoption de la proposition de loi visant à interdire les PFAS pourrait avoir des conséquences significatives pour l'industrie médicale. Une enquête menée par la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA) auprès de 40 entreprises pharmaceutiques a révélé qu'au moins 93 % de la fabrication des principes actifs pharmaceutiques (API) repose sur les PFAS. Une interdiction généralisée de ces substances pourrait entraîner une rareté, voire une indisponibilité, d'un large éventail de médicaments, impactant directement la santé des patients tant en France qu'à l'étranger, explique strategiesante.com.

De plus, l'absence d'alternatives viables aux PFAS dans la fabrication de dispositifs médicaux pourrait contraindre les entreprises à délocaliser leur production vers des pays où ces substances ne sont pas interdites. Les fluoropolymères, par exemple, jouent un rôle essentiel dans la performance et la sécurité de nombreux dispositifs médicaux. Leur interdiction pourrait remettre en cause la disponibilité et l'efficacité de ces équipements indispensables.

Vers une réglementation équilibrée : le défi des alternatives

Face aux risques potentiels pour l'industrie de la santé, il faut considérer des dérogations limitées dans le temps pour les applications médicales des PFAS, jusqu'à ce que des solutions alternatives sûres et efficaces soient développées et validées. C’est ce qu’a fait le Sénat par des amendements, reportant à 2030 certaines interdictions. Mais est-ce que ce sera suffisant ?

Parallèlement, il est essentiel de renforcer les partenariats entre les autorités sanitaires, les chercheurs et les industriels pour accélérer le développement et l'approbation de substituts aux PFAS. D’autant plus que la réglementation française sera bien plus restrictive que celles européennes ou encore états-unienne et chinoise. Le risque pour l’industrie médicale française paraît évident : des délocalisations et une concurrence déloyale.

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