Vous avez sans doute entendu parler du cancer colorectal, mais le prenez-vous vraiment au sérieux ? Chaque année, des milliers de personnes en France sont testées positives, mais une grande partie tarde à effectuer un dépistage. Pis, un grand nombre rechignent à effectuer les examens complémentaires tels que la coloscopie. Peur, oubli, sujet tabou… La Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE) et Mars Bleu lancent une grande campagne de prévention et de sensibilisation pour ce cancer, qui est l’un des plus meurtriers en France.
Cancer colorectal : et si vous alliez vous faire dépister pendant le Mars Bleu ?

Cancer colorectal : un dépistage efficace et un suivi en recul
Le cancer colorectal est l’un des plus meurtriers en France (le deuxième), avec plus de 47 000 nouveaux cas et 17 000 décès par an. Pourtant, détecté tôt, il est guérissable dans 9 cas sur 10, rappelle la SNFGE. Un simple test immunologique permet en effet de repérer la présence de sang dans les selles et d’orienter rapidement les patients vers une coloscopie. Pourtant, malgré ces données encourageantes, seuls 34,3 % des Français concernés réalisent ce dépistage et 17% des patients ne passe pas de coloscopie malgré un test positif au cancer colorectal, alerte encore la SNFGE dans sa dernière enquête.
Les causes de cette réticence sont bien identifiées : 32 % des Français trouvent gênant de manipuler leurs selles, 18 % préfèrent éviter un diagnostic préoccupant, et 21 % refusent la coloscopie par peur de l’examen. La peur de l’anesthésie est également l'un des principaux freins à cet examen médical (16 % pour les femmes, contre 4 % chez les hommes), et 10 % des patients redoutent tout simplement d’apprendre qu’ils sont malades. Pourtant, la coloscopie ne sert pas seulement à détecter un cancer : elle permet aussi d’éliminer immédiatement des lésions précancéreuses, empêchant ainsi leur transformation en tumeur maligne. La Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE) tire également un signal d'alarme concernant les délais entre un test positif et la réalisation de la coloscopie. En 2013-2014, ce délai médian était de 62 jours. En 2021, il a grimpé à 81 jours, soit près de trois semaines supplémentaires.
7 000 décès pourraient être évités
Chaque année, 7 000 décès pourraient être évités si la participation au dépistage atteignait les objectifs fixés estime la SNFGE. Pour y parvenir, la SNFGE a décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation à l'occasion du Mars Bleu : Pas de tabous entre nous. Cette année, plusieurs outils ont été mis en place pour rassurer et informer le public, notamment : le livret "Coloscopie !", qui est distribué aux professionnels de santé et aux patients pour expliquer le déroulement de l’examen, dans le but de sensibiliser et de faire tomber les tabous sur la coloscopie.
La SNFGE ne manque d'ailleurs pas de rappeler que 87 % des personnes ayant consulté un spécialiste, tel qu'un hépato-gastroentérologue, déclarent que le médecin a su aborder les sujets tabous avec bienveillance, et 88 % disent avoir été rassurées sur la coloscopie.