En 2024, plus de 600 épisodes de méningite ont été recensés. Une flambée inédite depuis 2010 qui pousse aujourd’hui le gouvernement à durcir la protection des tout-petits.
Explosion des cas de méningite : un vaccin désormais imposé aux tout-petits

Alors que les infections progressent à un rythme préoccupant, les autorités sanitaires multiplient les mesures pour protéger les plus vulnérables. Mais cette fois, c’est une extension inédite de la couverture vaccinale qui s’impose. Que révèle vraiment cette décision, et pourquoi vise-t-elle désormais les nourrissons jusqu’à deux ans ?
Une flambée des cas de méningite jamais vue depuis 2010
Le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France, publié jeudi 24 avril 2025, sonne comme une alarme : 616 infections et 69 décès dus à la méningite en 2024, soit 9 cas par million d’habitants, un record depuis 2010. Selon l’étude, la situation s’aggrave malgré les premières mesures prises en janvier 2025, où la vaccination avait été étendue aux méningocoques de types A, C, W et Y. Une intensification devenue inévitable, tant les souches virulentes comme le W progressent rapidement, reléguant le méningocoque C à un rôle secondaire.
Face à ce constat, le ministère de la Santé a tranché. Désormais, tous les nourrissons jusqu’à 2 ans devront être vaccinés contre les souches ACWY et B, qu'ils aient déjà reçu une première injection ou non. Cette extension de l’obligation vise à anticiper la période la plus critique de vulnérabilité immunitaire. Dans son communiqué du 24 avril 2025, le ministère souligne la nécessité de « mieux protéger les populations les plus exposées aux méningites ». Un rattrapage vaccinal est également prévu pour les enfants de moins de 5 ans n'ayant pas suivi la primovaccination dans les temps.
Adolescents et jeunes adultes : une protection renforcée en milieu scolaire
Les adolescents et jeunes adultes, eux aussi, deviennent une priorité sanitaire. Dès la rentrée prochaine, une vaste campagne de vaccination sera déployée dans les collèges, en parallèle de celle contre le papillomavirus (HPV). Tous les jeunes de 11 à 24 ans devront recevoir un rappel du vaccin ACWY, avec une offre de rattrapage complémentaire pour les 15-24 ans ciblant également la souche B. Comme l'explique le ministre de la Santé Yannick Neuder, « nous devons intensifier notre stratégie vaccinale pour mieux protéger les populations les plus vulnérables ».
Au-delà des obligations, l’État prépare également une campagne de sensibilisation massive destinée aux familles et aux professionnels de santé, dont le lancement est prévu « dans les prochaines semaines ». L'objectif est double : rappeler l’importance du vaccin et lever les réticences. Car, malgré les efforts précédents, la couverture vaccinale restait insuffisante pour contenir la montée des infections, notamment dans certaines régions. Cette approche vise à combler ce retard avant que la situation ne devienne incontrôlable.