Généralisation de l'hospitalisation ambulatoire, lutte contre les fraudes à l'Assurance-maladie... La ministre de la Santé s'est confié au Journal du Dimanche sur le plan du gouvernement pour réduire de 3 milliards d'euros le déficit de la Sécurité sociale.
Sept patients sur dix ne dormiront plus à l'hôpital après une opération
À quelques jours de la présentation, devant l'Assemblée nationale, du projet de budget de la Sécurité sociale, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a dévoilé quelques axes de réflexion sur lesquels se pencheront les députés et qui devraient permettre de faire de nombreuses économies. Interrogée par Le Journal du Dimanche, la ministre a détaillé son projet en commençant par une des mesures phares de ce plan : le développement de l'hospitalisation ambulatoire.
Pour la ministre, encore trop de patients restent hospitalisés alors qu'ils pourraient rentrer chez eux plus rapidement et ainsi permettre l'économie d'une ou plusieurs nuitées à l'hôpital. « L'objectif est qu'en 2022, sept patients sur dix qui entrent à l'hôpital le matin en sortent le soir, contre cinq aujourd'hui », a détaillé Agnès Buzyn pour l'hebdomadaire.
Lutter contre les fraudes à l'Assurance-maladie
Autre point abordé par la ministre : les fraudes à l'Assurance-maladie. Dans cette interview, Agnès Buzyn se scandalise du nombre d'arrêts maladie injustifiés qui creusent le déficit de la Sécurité sociale. « Jusqu'à quand l'Assurance-maladie palliera-t-elle les défaillances du management au travail ? », interroge-t-elle, rappelant qu'en 2016, cette fraude a coûté 1,2 milliards d'euros.
Le tiers-payant généralisé ne sera en revanche pas au programme cette année. Cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron ne sera pas, comme le souhaitait pourtant le gouvernement, applicable dans le courant de l'année prochaine. La ministre évoque des contraintes techniques qui empêchent aujourd'hui la mise en place de ce processus par les médecins, qui seront nombreux à se réjouir de ce recul, tant il suscitait une inquiétude liée à une augmentation de leur charge administrative.