Les compagnies aériennes ne cessent de marteler que la cabine d’un avion est l’un des environnements les plus sûrs en termes de risque de transmission de virus. Mais selon deux études à paraître dans l’édition de novembre 2020 de la revue Emerging Infectious Diseases, cette affirmation est à relativiser.
Même en classe Affaires, les passagers risquent de contracter le virus
Peut-on contracter le Covid-19 à bord d’un avion ? Oui, répondent des chercheurs qui se sont penchés sur plusieurs cas connus de contamination lors de vols long-courriers. Dans la première étude, réalisée par l'Institut national d'hygiène et d'épidémiologie (NIHE), au Vietnam, les chercheurs se sont penchés sur le vol, long de 10 heures, de Vietnam Airlines entre Londres et Hanoi, le 2 mars 2020. L'ensemble des 217 passagers et membres de l’équipage ont été dépistés au Covid-19. Chez 16 d’entre eux, les résultats ont été positifs. De ces 16 personnes, 12 étaient des passagers de la classe Business, assis à proximité d’un passager qui avait des symptômes évocateurs du Covid-19.
« Nous faisons donc la conclusion que le risque de transmission de Covid-19 pendant des vols long-courriers est réel, et les clusters peuvent être de taille significative. Et ce, même en classe Affaires, où l’espace entre les passagers est plus important », écrivent les chercheurs.
La transmission du Covid-19 des passagers au PNC reste possible
Dans la deuxième étude, à paraître dans le même numéro de Emerging Infectious Diseases, des chercheurs de l’École d'Hygiène et de Médecine tropicale de Londres et de l’Université de Hong Kong se sont intéressés à deux passagers (un couple) et deux hôtesses de l’air ayant voyagé sur un vol de 15 heures entre Boston et Hong Kong le 9 mars 2020. Tous les quatre n’avaient pas de symptômes le jour du vol, mais ont par la suite été testés positifs au Covid-19. Selon les chercheurs, les deux passagers ont certainement contracté le Covid-19 en Amérique du nord et l’ont transmis aux deux hôtesses de l’air pendant le vol, car le seul lieu où ces passagers et hôtesses étaient en contact étroit était la cabine de l’avion. En plus, après séquençage, il s’est avéré que les génomes du virus trouvés chez ces quatre personnes étaient quasiment identiques.
Précisons que ces deux études portent sur des vols effectués en mars 2020 : à l’époque, à aucun moment du parcours (dans l’aéroport ou dans l’avion) les passagers ne portaient de masque. Aujourd’hui, les passagers sont certes invités à enlever le masque pendant la prise du repas, mais ils le portent pendant le reste du vol, contribuant à réduire le risque de transmission du virus.