Le gouvernement a présenté lundi 26 mars son nouveau plan Prévention Santé et annoncé entre autres le prochain remboursement des traitements anti-tabac délivrés sur ordonnance.
Cette mesure est destinée à remplacer le forfait annuel de 150 euros actuellement remboursés par l’Assurance Maladie couvrant les substituts nicotiniques achetés en pharmacie.
« Lever les freins liés à l’avance de frais systématique »
Actuellement plafonné à 150 euros par an, le remboursement couvre les frais de substituts nicotiniques comme les patchs ou les gommes, figurant sur une liste exhaustive que l’on peut trouver sur le site de l’Assurance Maladie. Ces substituts doivent être prescrits sur une ordonnance exclusivement consacrée à ces produits et vous devez régler la somme directement au pharmacien, le tiers payant (dispense d’avance des frais) n’étant pas prévu jusqu'à aujourd'hui dans le cadre de ce dispositif. Vous serez remboursé, à hauteur de 150 euros maximum par an donc, après envoi de votre feuille de soin délivrée par le pharmacien.
Selon les termes du plan Prévention Santé dévoilé lundi 26 mars par le gouvernement, le but de cette nouvelle mesure est de « Lever les freins liés à l’avance de frais systématique ». Pour le gouvernement, le fait d’avancer les frais n’incite pas les fumeurs à tenter de se sevrer et constitue un frein supplémentaire à entamer cette démarche d’arrêt du tabac, qui est particulièrement difficile à démarrer pour les fumeurs. Le plan précise par ailleurs que la mise en place du remboursement des traitements anti-tabac sera « progressif car il implique une démarche des laboratoires. Un premier produit sera inscrit dès cette semaine au remboursement ».
Le tabac tue 73.000 personnes par an en France
L’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, rappelle que le tabac tue la moitié de ceux qui en consomment : 7 millions de personnes meurent chaque année dans le monde, plus de 6 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs et environ 890.000 des fumeurs passifs. Des chiffres qui font froid dans le dos.
Le gouvernement annonce quant à lui qu’en France, le tabac, « source majeure de cancers, de maladies cardio-vasculaires et d'insuffisance respiratoire, est responsable de 73.000 décès chaque année ». La ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait de la lutte contre le tabagisme une priorité. Avec l’augmentation du prix du paquet de cigarettes à 10 euros d’ici novembre 2020, cette nouvelle mesure s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’axer sa politique de santé sur la prévention... surtout contre le tabac ! La ministre de la Santé semble plus frileuse sur le sujet de la prévention de la surconsommation d’alcool.
Reste à savoir combien cette nouvelle mesure coûtera et quel poids elle aura sur le coût sanitaire et social du tabac... Une étude publiée en 2015 pour le compte de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) estimait ce coût à 120 milliards d'euros pour la collectivité en France.