Coronavirus : un regard sur des données chiffrées qui entretiennent la confusion…

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By Jacques Martineau Last modified on 4 mai 2020 7h38
Masque Coronavirus Fabrication
90%90% des décès de Covid-19 se trouvent en Europe et aux Etats-Unis.

Depuis plus de deux mois, l’actualité dans les médias se résume au Covid-19. Parti de Chine, l’épidémie de Coronavirus s’est transformée en pandémie. Devant la surprise et l’incertitude, partout l’alerte est générale et le point d’évolution de sa propagation se résume à des chiffres. La crise sanitaire aura pour conséquence immédiate une crise mondiale économique sans précédent depuis près d’un siècle aux origines non financières. Comment apprécier l’ampleur de cette pandémie, sinon par les données chiffrées qui nous sont communiquées au quotidien.

L’Europe (enfin une partie) et les États-Unis représentent 90% des décès

Le nombre total de victimes est mondialement aux alentours de 250.000 début mai, tandis que la population du globe dépassait les 7,7 milliards en 2019. Pour plus de 98% d’entre elles, les décès concernent les pays compris entre les 25ème et 45ème parallèles Nord ! Premier paradoxe l’Union européenne, le Royaume Uni et les États-Unis représentent à eux seuls 90% de ces décès. Soit moins de 8% pour le reste du monde ! Les 330 millions des États-Unis, les 447 millions de l’Europe et les 67 millions du Royaume-Uni correspondent à 844 millions d’habitants. Avec 11% de la population mondiale, ils assument 225.000 décès ! Même en ramenant la population du globe, hors celle de la Chine (1,4 milliard) et de l’Inde (1,3 milliard) à 5 milliard, ce taux passerait à 17% !

Et la France dans tout ça ?

En France, pratiquement jamais les médias, les médecins, les débateurs, les pseudo-spécialistes ne se posent sérieusement les raisons profondes de ces différences, 90% des décès pour 11% de population, sinon au détour d’une phrase et du mot confinement. Pourquoi ne pas parler des remèdes, des différences de traitement des patients, des moyens hospitaliers, de la saisonnalité, des masques, de la validité des tests, etc., au lieu de s’étriper entre spécialistes dans une guerre « nordistes contre sudistes » ? Tous les médecins, seraient-ils professeurs, sont là pour « soigner » ne peuvent s’ériger en « éditorialistes permanents » sur les ondes ou en « chercheurs », l’inverse est moins souvent le cas ! Ce sont les chercheurs du monde entier qui trouveront un vaccin ! Vu le nombre de débateurs dans les médias et sur les périphériques, certains feraient mieux de se taire ou de rester confinés !

La lecture « politique » quotidienne à la française d’une litanie de chiffres détaillés, n’apporte rien sur ce plan et contribue à la confusion. Mettant en exergue les nombres de décès en Italie, en Espagne, quelquefois au Royaume-Uni, aux États-Unis, surtout pas en Allemagne, ni en Suède. On s’aperçoit que le reste de l’Europe compte pour du « beurre ». A noter que rapporter le nombre de décès par million d’habitants ne se retrouvent que sur certains médias. Pourquoi ?

Un « catastrophisme » annoncé, générateur de « panique » ?

Par l’intermédiaire de son PDG de Public Health Expertise, Martin Blachier, a remis un rapport évoquant un scénario « noir » sur les conséquences du coronavirus au premier ministre, Édouard Philippe, la veille de sa prise de parole à l’Assemblée nationale sur les conditions d’un déconfinement. Établi en relation avec AP-HP et l’Université de Columbia, cette étude statistique prétend que le coronavirus aurait pu faire 200.000 victimes au 11 mai, sans confinement. Grâce à ce confinement préalable, avec un déconfinement progressif, tel qu’envisagé, et sans protection supplémentaire, au-delà des gestes « barrières » sans « masque » ce chiffre atteindra 165.000 à la mi-juillet. Avec des « masques » obligatoires pour tout le monde le nombre de décès au début septembre tournerait autour de 85.000. Mieux si toutes les personnes de plus de 65 ans acceptent de rester « confinés » jusqu‘en février 2021, la létalité serait beaucoup plus faible et les hôpitaux seraient alors en mesure de répondre aux besoins. Seules 33.000 personnes disparaitraient ! Eh bien, sachez que cet « illuminé », fier de son rapport a eu droit à près de 40 minutes d’antenne pendant 3 jours consécutifs sur LCI dans l’émission « Tout sur l’info ». Rien sur les antennes nationales…

D’extrapolation en extrapolation qu’elle serait la situation mondiale au 15 juillet ?

Un peu de recul suffit pour comprendre l’impact statistique d’un tel « catastrophisme ». Il suffit de savoir que la population des 5 pays européens les plus importants, incluant l’Allemagne et le Royaume-Uni, s’élève à plus de 325 millions d’habitants (soit 63% de l’UE). En reprenant les données du rapport, avec une approche semblable, avec toutes les précautions, on devrait s’attendre dans le meilleur des cas, en excluant un confinement drastique des personnes âgées, à plus de 970.000 au 15 juillet 2020 ! Le chiffre actuel est de 180.000 morts. A peu près autant aux États-Unis avec un chiffre de plus d’1million. Quant au reste du monde moins de 40.000 à la même date !

Enfin pour se recentrer…

Dans tous les cas, le résultat sera celui d’une crise économique mondiale à « terre », succédant à une crise sanitaire inattendue. Sans négliger les précautions, il faut redonner de l’optimisme et de la confiance à tous. Comparer pour comparer, savez-vous que la grippe saisonnière tue en moyenne dans le monde autour de 650.000 personnes par année, précision essentielle uniquement pour les cas recensés (OMS) ! Ce chiffre annuel en moyenne de 14.000 morts peut atteindre plus de 30.000 victimes en France en cas de vaccin défectueux et 40.000 sans vaccin. Jusqu’à présent, il n’y avait jamais eu de confinement.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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