Une équipe de chercheurs franco-américaine est enfin parvenue à expliquer pourquoi certaines personnes vaccinées contre le Covid-19, présentant des taux d’anticorps élevés, peuvent néanmoins développer des formes graves.
Déficit immunologique : 1 patient sur 4 produit des auto-anticorps qui neutralisent la réponse immunitaire
Les cas de personnes qui contractent le Covid-19 et finissent même à l’hôpital malgré un schéma vaccinal complet avaient longtemps laissé la communauté médicale perplexe. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’AP-HP ainsi que des enseignants-chercheurs de l’Université Paris Cité au sein de l’Institut Imagine publient, dans la revue Science Immunology, les résultats de leurs travaux, qui offrent une piste pour expliquer ce phénomène, à savoir un déficit immunologique.
Il se trouve qu’au sein de la cohorte analysée (composée de personnes ayant développé une forme grave de Covid-19 malgré la vaccination), 24% des individus présentaient des auto-anticorps qui neutralisaient l’action des interférons de type 1, ces protéines qui constituent la première barrière immunologique contre les virus.
Les anomalies génétiques expliqueraient quant à elles 5% des formes graves après vaccination
Pour être plus précis, les interférons de type 1 (IFN 1) sont un groupe de 17 protéines habituellement produites de manière rapide par les cellules de l’organisme en réponse à une infection virale et ayant pour principal effet d’inhiber la réplication du virus dans les cellules infectées. Dans notre cas, on est donc face à des auto-anticorps, en d’autres mots, des anticorps qui s’attaquent aux propres cellules de l’organisme d’un individu, en l’occurrence les IFN 1. Le virus ne rencontre ainsi pas d’obstacle de la part de l’organisme et peut se répliquer sans soucis.
Outre le déficit immunologique décrit ci-dessus, les chercheurs estiment qu’environ 20% des formes graves de Covid-19 malgré la vaccination s’expliquent par des anomalies génétiques (5% des cas) et immunologiques (14% des cas) qui fragilisent la réponse immunitaire portée par les interférons de type 1.