La conférence de presse surprise de Jérôme Salomon du 7 décembre 2020 a donné le ton : le gouvernement est inquiet et la barre des 5.000 cas de Covid-19 détectés en 24 heures ne sera pas atteinte au 15 décembre 2020. Or, il s’agissait d’une des conditions du déconfinement fixées par Emmanuel Macron et les spécialistes. Si le directeur général de la Santé n’a donné aucune information précise, ce n’est pas son rôle, il a commencé à évoquer un « déconfinement » qui ne se passerait pas comme prévu.
5.000 cas par jour : ce sera « très difficile » à atteindre
Lors de sa conférence du 7 décembre 2020 à 18 heures, Jérôme Salomon a été clair : la baisse de l’épidémie est plus lente que prévu. « Depuis quelques jours, le niveau des contaminations quotidiennes ne baisse plus. », a-t-il déclaré. Conséquence directe : le seuil, soit les 5.000 cas par jour en moyenne sur une semaine qui correspondent, comme il l’a expliqué, à une incidence de 50 et donc une circulation virale rapide et ce quelle que soit la maladie, risque fort de ne pas être atteint le 15 décembre 2020.
Le gouvernement s’inquiète aussi d’un rebond épidémique après les fêtes : la période de Thanksgiving, aux États-Unis, a été catastrophique et a conduit le pays à battre record sur record en termes de cas et de décès en 24 heures. Les USA comptent désormais pour près de la moitié des nouveaux cas mondiaux de Covid-19 détectés tous les jours.
Sans rien annoncer, Jérôme Salomon a donc posé les bases des prochaines annonces du gouvernement. Ce sera Jean Castex, qui tiendra une conférence de presse jeudi 10 décembre 2020, qui devrait faire les annonces, accompagné d’Olivier Véran.
Les pistes étudiées pour le « non-déconfinement » par le gouvernement
Alors que les Français devaient être déconfinés, il y a une chance qu’ils soient au final « non-déconfinés ». Rien n’est acté, mais plusieurs pistes seraient à l’étude, comme le dévoile BFMTV.
Pour commencer, le couvre-feu, qui devait entrer en vigueur à la place du confinement, pourrait être avancé à 17 heures… et les activités culturelles rester en conséquences fermées encore une semaine de plus, avant réévaluation de la situation. De quoi contredire les annonces d’Emmanuel Macron et de quoi inquiéter le secteur durement touché.
Autre piste : le maintien, tout simplement, du confinement, avec l’attestation dérogatoire de sortie. Peut-être en allégeant les restrictions ou en ajoutant des autorisations, mais afin de conserver la pression de l’amende administrative. Le 15 décembre, si tout s’était déroulé selon le plan du gouvernement, l’attestation aurait dû disparaître.
Noël oui, mais pas le Réveillon ?
Selon BFMTV, le gouvernement ne serait pas encore enclin à annuler Noël, mesure pourtant choisie par d’autres pays comme l’Italie ou le Québec, ni, semble-t-il, à interdire les déplacements durant les fêtes de fin d’année.
Par contre, le Réveillon du 31 décembre pourrait, lui, être sacrifié, mesure qui serait évidemment mieux acceptée par la population. Une attestation dérogatoire, voire un couvre-feu, pourraient être instaurés pour le 31 décembre, ce qui empêcherait, de fait, les fêtes entre amis.