Les freins au développement de la télémédecine sont nombreux. Outre des problèmes d’ordre logistique, les téléconsultations risquent de niveler par le bas la qualité des soins fournis aux patients.
Télémédecine : des obstacles indépassables ?
Lors de sa campagne électorale, Emmanuel Macron avait avancé la télémédecine comme l’une des solutions au problème des déserts médicaux auquel la France est confrontée. Des sociétés de télémédecine ont déjà ouvert en France, telles que Zava, créée en juin 2016, dont les médecins, installés au Royaume-Uni, peuvent émettre des diagnostics et des prescriptions médicales aux patients qui les consultent.
Mais la généralisation de la télémédecine pose deux problèmes majeurs. Un problème de qualité tout d’abord, avec un risque de nivellement par le bas des prestations médicales. Si les téléconsultations peuvent permettre de répondre à des situations d’urgence, notamment dans les zones du territoire confrontées à un personnel médical en sous-effectif, elles ne peuvent se substituer aux consultations physiques, qui offrent la meilleure qualité de soin. Des problèmes logistiques ensuite, liés notamment au remboursement des séances, comme le souligne Claude Leicher, président de MG-France, syndicat professionnel majoritaire chez les médecins généralistes dans les colonnes du Parisien : « Il faut arrêter le périmètre et le tarif des actes concernés, définir comment on informe l'assurance maladie car on ne peut pas utiliser la carte Vitale. Et voir comment appliquer le tiers payant ».
Les Français plutôt réceptifs
En dépit de tous ces obstacles, les Français semblent plutôt réceptifs au développement de la télémédecine. En effet, d’après un sondage réalisé par l’institut BVA diffusé dans Le Parisien (sur un échantillon de 1 000 personnes âgées de plus de 18 ans), 42 % des Français se disent prêts à téléconsulter.
Alors que sous l’effet d’internet et des nouvelles technologies, la médecine connaît une véritable mutation, les Français semblent plutôt bien s’accommoder de ces évolutions. Dans le détail, 51 % des Français ont déjà utilisé un service en ligne d'accès aux soins, un Français sur trois a déjà pris un rendez-vous médical sur Internet, un sur quatre a acheté des médicaments en ligne (sans ordonnance) et 3 % ont déjà consulté un médecin en ligne.