Alors que les besoins en sang en France sont difficilement atteints, et dans une optique de cesser la discrimination contre les homosexuels qui, jusqu’en 2016, n’avaient pas le droit de donner leur sang, une nouvelle mesure entrera en vigueur en avril 2020 : la période d’abstinence sexuelle demandée pour les personnes homosexuelles passera de un an à quatre mois.
Une nouvelle étape dans l’égalité face au don du sang
La raison principale pour laquelle les homosexuels avaient été interdits de donner leur sang, mesure qui remonte à 1983, était l’épidémie de Sida. Cette dernière, qui à ses débuts touchait essentiellement les populations homosexuelles masculines, avait contraint le gouvernement français à prendre des mesures drastiques pour éviter toute contamination en cas de transfusion.
L’interdiction aura duré 33 ans, mais les techniques d’aujourd’hui permettent de mieux contrôler le sang et de mieux le nettoyer avant l’utilisation dans le cadre d’un traitement médical, ponctuel ou régulier. Ainsi, en 2016, l’interdiction était levée : les homosexuels obtenaient à nouveau le droit de donner leur sang. Mais ce droit était assorti d’une obligation d’abstinence d’un an, vivement critiquée par les associations de lutte contre les discriminations, notamment car elle n’existe pas pour les personnes hétérosexuelles. La discrimination était donc toujours présente.
Une nouvelle étape vers une égalité totale
En juillet 2019, le ministère de la Santé annonçait son intention de réduire de un an à quatre mois la période d’abstinence obligatoire. Cette réforme devait initialement entrer en vigueur le 1er février 2020 mais a été repoussée, en décembre 2019, au 2 avril 2020 pour des raisons techniques. Ce délai serait nécessaire pour imprimer la nouvelle version du formulaire que doit remplir toute personne désirant faire un don du sang.
Le ministère de la Santé prévoit néanmoins d’aller plus loin et veut, à l’horizon de 2022, aligner la réglementation du don du sang pour les personnes homosexuelles sur celle des personnes hétérosexuelles. Mais avant cela, une période tampon est prévue afin d’établir si aucun risque majeur de contamination n’est signalé pour les receveurs, ce qui reste bien évidemment la priorité du gouvernement.