Une application mobile « made in France » pourrait voir le jour en 2023 pour prévenir ses partenaires sexuels si l’on est testé positif à l’une des maladies sexuellement transmissibles. Et ce, dans les six semaines après la rencontre.
Des notifications immédiates et anonymes en cas d’infection diagnostiquée
L’application « TousAntiCovid » a manifestement inspiré l’infectiologue Olivia Son et le chercheur en parasitologie Franck Dumetz. Ils envisagent de reprendre le principe pour créer une application centrée cette fois-ci sur les infections sexuellement transmissibles (IST). En effet, pour les adeptes de rencontres occasionnelles il s’avère intéressant de pouvoir savoir si l’un de leurs partenaires a été testé positif à l’une des IST des semaines après la rencontre. Or, on n’est pas toujours en mesure de le contacter : avec certains on reste sur Tinder (sur lequel ils nous ont déjà « unmatchés »), d’autres ont glissé notre numéro dans la liste noire de leur WhatsApp et de leur téléphone…
Pour permettre aux gens de se prévenir mutuellement en cas d’infection diagnostiquée après la rencontre (jusqu’à six semaines après), Olivia Son et Franck Dumetz envisagent de faire développer une application qui s’appellera « KYSS » (pour « Know your StatuS »). Avant de passer à l’acte, les deux partenaires scannent le QR code personnel l’un de l’autre. Ce QR est alors mémorisé dans l’autre appareil. Si, dans les six semaines après la rencontre, le propriétaire d’un QR code indique sur l’application qu’il a été testé à l’une des IST, toutes les personnes avec qui il/elle a eu des rapports sexuels sont immédiatement prévenues de la nécessité de se faire tester.
Le monkeypox sera lui aussi inclus dans l’application « KYSS »
Bien évidemment, le nom de la personne « source » de l’infection n’est pas dévoilé. En plus, pour utiliser « KYSS », il ne sera même pas nécessaire de fournir de données personnelles. Les choses sont anonymisées au maximum : dès qu’on installe une application, on se voit attribuer un QR code, associé au seul identifiant de l’appareil, lequel n’est pas dévoilé aux autres participants.
Les auteurs de l’application envisagent d’y inclure des infections comme le chlamydiae, le gonocoque, le syphilis, le VIH mais aussi le monkeypox. Bien que ce dernier ne soit pas une infection sexuellement transmissible, le monkeypox se transmet via un contact intense et prolongé de peau à peau. Il a donc paru logique de l’inclure au sein de cette application destinée aux personnes ayant des relations intimes avec plusieurs, voire beaucoup de personnes différentes.