Les spécialistes estiment depuis le début du confinement que celui-ci est trop laxiste : il y a encore trop de personnes dans la rue, certaines semblant clairement ne rien avoir à y faire. Le « jogging » est-il en effet une nécessité aussi absolue en temps de pandémie mondiale qui a fait plus de 14.000 victimes dans le monde (chiffre bien loin d’être définitif) ?
Pour le Conseil d’État… c’est peut-être « non ». Du moins, il demande des précisions.
Les autorisations de sorties sont trop larges
Jogging, simple promenade, prendre l’air… tout cela est encore autorisé en France malgré la pandémie qui sévit de plus en plus sur le territoire. Le syndicat des Jeunes Médecins, l’Intersyndicale Nationale des Internes et l’ordre des médecins, autant de professions en première ligne pour soigner les malades et tenter de battre le virus, ont ainsi saisi le Conseil d’État. Objectif : contraindre le gouvernement a revenir sur certaines mesures prises le 16 mars 2020 par décret et fixant les règles du confinement.
Situation inédite oblige, la saisine du Conseil d’État ne visait pas à annuler le décret, mais bien à le renforcer. Jugé trop laxiste par les médecins, il a donc été étudié par les magistrats qui ont convenu que, tout de même, c’est un peu abusé.
Ainsi, le Conseil d'état, qui ne peut pas prendre de décisions immédiatement applicables, demande au gouvernement de revoir sa copie. Le gouvernement est invité à restreindre, ou tout du moins préciser, les motifs de sortie comme le jogging et l’autorisation de pratiques sportives individuelles… une autorisation jugée « trop large » et qui permet encore des dérives.
L’ouverture des marchés, maintenue malgré le risque de non-respect de la distance de sécurité contre le virus, doit également être réévaluée sur demande du Conseil d’État pour qui il faut préciser les « raisons médicales » autorisant la sortie.
Pas de « confinement total »… pour l’instant
Le Conseil d’État a donné partiellement raison aux médecins, jugeant trop laxistes les mesures en vigueur en France, mais n’a pas voulu aller trop loin. Les médecins demandaient un « confinement total » qui n’aura pas lieu.
« Un confinement total tel que celui demandé par les requérants pourrait avoir des implications graves pour la santé de la population », écrivent les magistrats. Mais cela ne pourrait être que partie remise.
L’Italie a annoncé le samedi 21 mars 2020 dans la soirée mettre un terme à toute l’activité économique du pays qui ne soit pas stratégique pour lutter contre le virus. Une décision inédite qui entraîne la fermeture des usines, par exemple.