OPINION
Et voilà donc Petit Bateau embrassant la cause LGBTQ. Dans une publicité diffusée sur les réseaux sociaux, Petit Bateau met en scène Pauline et Sarah, dont on comprend à mots entiers qu'elles sont en couple, et qu’elles ont eu un bébé “ensemble”, alors même que la loi française ne permet pas (pas encore) la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes homosexuelles.
“L’amour c’est aussi de voir deux femmes se conjuguer et devenir mamans, ensemble”. Et tant pis donc si c'est un délit réprimé par la loi (cinq ans de prison et 75000 € d'amende, article 511-24 du code pénal). Petit Bateau n'est pas d’accord, et nous le fait savoir, en achetant pour cela des “posts sponsorisés” sur Facebook.
Et tant pis aussi si Facebook prétend vouloir contrôler et encadrer les publicités politiques payantes ! L'alibi publicitaire a bon dos : personne, à la validation chez Facebook, n’a dû broncher une seconde à la lecture de ce beau message. Politique ET promouvant une pratique illégale. L'histoire ne dit pas si Pauline et Sarah sont anti-vaccins.
Cause LGBTQ : qu’allait donc faire Petit Bateau dans cette galère ?
En ces temps difficiles pour les entreprises, quelles qu’elles soient, on a du mal à imaginer qu'elles puissent à ce point mettre en péril leur activité, afin de soutenir des causes militantes qui n'ont objectivement pas besoin d’elles pour submerger notre quotidien. Des femmes en couple avec un enfant obtenu par PMA, on en voit matin midi et soir dans les médias, même si encore une fois, la PMA leur est (encore) interdite dans la France de 2020.
Il a bon dos l’État de droit que l'on veut imposer à la force du poignet à la Pologne et à la Hongrie en échange de quelques milliards d’euros de prêts. Il faudrait commencer par le faire respecter chez nous, en France, où les sujets de violation avérée de l’État de droit sont nombreux ! De la promotion de la libéralisation du cannabis à la promotion de l'enfant objet de consommation, en passant par la marchandisation du corps, cela fait longtemps que les lois françaises sont faites surtout pour être piétinées.
Mais qu’allait donc faire Petit Bateau dans cette galère ? La marque de vêtements familiale de référence, de celle qu'on offre, même à Noël - pardon, à l'occasion des fêtes de fin d'année - n’avait vraiment pas besoin de ça pour conquérir de nouvelles clientes. Ou bien ? S’agit-il d'un repositionnement assumé ?
Et si boycotté Petit Bateau n'en menait pas large ?
L'idée que les porteuses de culottes Petit Bateau de 7 à 77 ans puissent regarder Zemmour sur CNews révolte-t-il à ce point le/la directeur.e du marketinge de Petit Bateau, qu’il/elle a décidé de changer de client.e(s) ?
On ne peut d’ailleurs que se délecter - sans mauvais jeu de mots - à la lecture de la suite du message de Petit Bateau sur son post Facebook : “Aussi fou que ça puisse paraître d’ailleurs, il existe également au sein d’un peuple pygmée nomade, les Akas, des pères qui allaitent leurs enfants”. Le/la directeur.e du marketinge s’enfonce.
Soyez prévenus, vous, Messieurs, qui ricanez bêtement à l'idée que vos femmes boycottent pour votre plus grand plaisir Petit Bateau pour leurs sous-vêtements... Le grand remplacement attendu n'est pas celui que vous croyez ! Demain, pendant que Pauline et Sarah feront leurs emplettes chez Decathlon et Petit Bateau, vous serez confinés à la maison à donner le sein à des bébés éprouvette, tout en écoutant France Cul.
Je vous souhaite bien du plaisir.