Globalement, l’imprégnation de pesticides au sein de la population est en baisse. Il n’empêche que certaines substances pourtant interdites aujourd’hui conduisent encore à des expositions non négligeables, alerte l’agence Santé publique France dans une nouvelle étude.
Pesticides : interdit depuis 1998, le lindane est toujours présent dans l’urine d’1 Français sur 2
De même qu’ailleurs en Europe, en France la population est aujourd’hui moins exposée aux pesticides qu’au cours de la décennie précédente. Une forte baisse est observée notamment s’agissant des niveaux d’imprégnation par les métabolites dialkylphosphates, elle pourrait résulter du déclin de l’usage des pesticides organophosphorés, substitués par les pyréthrinoïdes. Cela, même s’il semble demeurer des sources d’exposition environnementale et alimentaire aux organophosphorés.
De plus, une part non négligeable de la population reste concernée par l’exposition à certaines substances interdites. Ainsi, le lindane est quantifié chez presque 50% de la population (tant chez les adultes que chez les enfants), et le glyphosate est quantifié chez moins de 20% des adultes ou des enfants, apprend-on du nouveau volet de l’étude Esteban (Étude de SanTé sur l'Environnement, la Biosurveillance, l'Activité physique et la Nutrition), régulièrement réalisée par Santé publique France.
Pour réduire l’exposition aux pesticides, ne mangez pas de barbecues et aérez régulièrement votre logement
Alors, quelles habitudes induisent une plus forte exposition aux pesticides ? L’étude montre que les consommateurs d’eau du robinet non filtrée sont plus imprégnés par les PCB-NDL que les consommateurs d’eau embouteillée. Parmi les déterminants d’imprégnation par les PCDD/F, on retrouve également l’utilisation d’un barbecue, la faible aération domestique, l’absence de ventilation fonctionnelle dans la cuisine ou la salle de bain et l’utilisation fréquente d’insecticides domestiques (à savoir les antiparasitaires sur les animaux domestiques, ceux contre les acariens et ceux contre les insectes volants). En plus, chez les adultes, le fait de déclarer ne pas consommer, ou consommer moins d’une fois par mois, un aliment issu de l’agriculture biologique (produits laitiers, œufs, volaille et autres viandes, fruits et légumes, céréales ou pain complet) était associé à une augmentation de la concentration moyenne urinaire en DMTP.
Afin de diminuer les concentrations de certains pesticides, les auteurs de l’étude recommandent d’adopter une consommation alimentaire variée intégrant des produits de l’agriculture biologique. Mais également de respecter les conditions d’utilisation des insecticides au domicile et d’aérer régulièrement son intérieur.