Ce fut la grande annonce d’Emmanuel Macron en clôture des Assises de la Santé mentale, une annonce qui suit les préconisations de la Cour des comptes de février 2021 : le remboursement des séances chez le psychologue, aujourd’hui complètement à charge du patient (contrairement à la psychiatrie qui, étant une spécialité de médecine, est remboursée). Mais ce remboursement se fera sous conditions.
Obligation d’une prescription médicale : la question qui fâche
Comme le relate le Journal du Dimanche, le remboursement des séances chez le psychologue se fera dans les mêmes conditions que le remboursement d’autres spécialités : sous réserve d’avoir une prescription médicale. Pour que les séances soient remboursées, il faudra ainsi se rendre chez son médecin généraliste et s’en faire prescrire.
Pour les psychologues, c’est un problème : selon eux, cela pourrait réduire l’impact de la mesure annoncée par le président de la République car cela nécessite, pour les potentiels patients, de dévoiler une souffrance à leur médecin généraliste.
Il faudra attendre l’entrée en vigueur du remboursement, en 2022, pour connaître réellement l’impact de l'obligation de prescription sur la fréquentation des cabinets de psychologie.
Des séances à prix fixe : 40 euros puis 30 euros
Autre décision qui ne plaît pas aux psychologues : le prix de la séance. Si le remboursement a été annoncé pour tous les Français, sans limite d’âge (dès 3 ans) et sans conditions de revenus, le gouvernement n’a pas voulu que les dépenses de la Sécurité sociale explosent. Un tarif a donc été fixé pour les séances remboursées.
Le remboursement concernera très précisément 8 séances par prescription médicale (ce qui signifie que le forfait pourra être renouvelé). Quant au prix, il sera précisément de 40 euros pour la première séance, puis de 30 euros pour les sept séances suivantes. Un montant trop bas, selon les psychologues.
Néanmoins, Emmanuel Macron a précisé que les psychologues ne seront pas tenus d’accepter ce forfait : ils restent libres de fixer leurs prix, mais dans le cas où ils maintiendraient des prix plus élevés, aucun remboursement ne sera possible pour le patient.