Il aura fallu du temps pour que les Français les adoptent mais il semblerait que c'est chose faite, ou presque : selon l'Igas, l'Inspection générale des affaires sociales, en 2015 l'utilisation de génériques par rapport aux médicaments princeps (moins remboursés par la Sécurité Sociale) a progressé grâce à plusieurs dizaines de mesures. De quoi conforter le gouvernement et la sécu dans leur objectif.
De plus en plus de génériques consommés en France
L'enjeu est de taille pour la Sécurité sociale qui cherche à faire des économies pour tenter de réduire (ou plutôt de faire progresser plus lentement) son "trou" : le générique coûtant moins cher que le médicament princeps, il permet de réduire les frais.
L'objectif est d'atteindre, en 2018, 45 % de génériques consommés sur le territoire. Selon l'Igas les Français sont sur la bonne voie pour y parvenir : entre 2014 et 2015 le taux de pénétration des génériques est passé de 40,1 % à 42,9 %. Lorsqu'il atteindra 45 % la Sécurité Sociale économisera quelques 350 millions d'euros par an. Une goutte d'eau par rapport aux 7 milliards d'euros de pertes en 2015 mais c'est déjà ça.
Tous mobilisés pour les génériques mais...
Le gouvernement a lancé en mars 2015 une grande campagne en faveur des génériques qui se compose d'environ 80 mesures diverses et variées. Par le biais de logiciels ou de changements graphiques sur les boîtes des médicaments génériques, le gouvernement espère faire adopter le plus rapidement possible le réflexe "génériques" aux Français. Mais ce sont surtout les médecins qui ont un rôle à jouer.
Ces derniers sont, depuis le 1er janvier 2016, obligés de prescrire les médicaments en dénomination commune internationale (DCI) et non avec le nom du médicament. S'ils le faisaient, les Français n'auraient pas de soucis à prendre les génériques puisqu'il s'agirait exactement de ce qui est prescrit, à savoir la molécule. Mais selon une enquête de l'UFC Que Choisir menée en janvier 2016, seuls 73 % des médecins le font...