Le vaccin britannique AstraZeneca contre le Cocid-19 pourra-t-il être administré en France, et sur quel public ? La Haute Autorité de Santé a donné ses recommandations pour la France mardi 2 février après-midi.
Cet avis permettra-t-il d’accélérer la campagne de vaccination en France, pour le moins cahotique depuis son lancement ?
AstraZeneca : le vaccin est déconseillé pour les plus de 65 ans
La Haute Autorité de Santé a officiellement donné son feu vert dans un avis rendu public mardi 2 février pour le vaccin développé par le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca et l'université d'Oxford, cinq jours après qu’il a reçu l’aval des autorités européennes. Jusqu’à présent, seuls les vaccins Pfizer, BioNTech et Moderna sont utilisés pour vacciner les Français.
Pour qui est recommandé ce nouveau vaccin ? À l’instar de ses voisins européens comme l’Allemagne, l’Autriche et la Suède qui ont émis des restrictions plus ou moins sévères, la Haute Autorité de Santé préconise de ne pas l’utiliser pour vacciner les plus de 65 ans, car « Il manque des données pour les personnes âgées de plus de 65 ans » dans les essais de phase 3 précise-t-elle. Le vaccin AZ est donc recommandé préférentiellement aux professionnels du secteur de la santé ou du médico-social de moins de 65 ans et aux personnes de moins de 65 ans, en commençant par les personnes âgées de 50 à 64 ans et qui présentent des comorbidités.
Un intervalle de 9 à 12 semaines entre les deux doses
Avantage de ce vaccin et non des moindres : il n’a pas besoin d’être conservé à très basse température, ce qui facilite la logistique puisqu’il ne nécessite pas l’utilisation des « super congélateurs » maintenant à -80° les autres vaccins. Côté efficacité du vaccin pour combattre le Covid-19 en revanche, les taux de 60% et 70% sont évoqués, contre près de 90% pour Pfizer et Moderna.
Par ailleurs, le prix d’une dose du vaccin AstraZeneca est de 1,78 €, contre 12 € pour le vaccin Pfizer et 14,70 € pour le vaccin Moderna.
À noter également que le vaccin AstraZeneca pourra être administré en France non seulement par les médecins et les infirmiers, mais également par les pharmaciens et les sages-femmes a précisé la Haute Autorité de Santé dans son avis.
Autre précision de la Haute Autorité de Santé : une seconde dose du vaccin AstraZeneca doit absolument être administrée, dans un délai de 9 à 12 semaines après la première dose. « Les données d’efficacité et d’immunogénicité disponibles montrent en effet l’impact positif de l’allongement de la durée entre les doses et la persistance jusqu’à 12 semaines de la protection conférée par la première dose » souligne-t-elle.
La vaccination démarrera dès la mi-février
Le gouvernement suivra-t-il cet avis rendu par la Haute Autorité de Santé ? Ce nouveau vaccin va-t-il changer la donne pour la campagne de vaccination en France et surtout, à partir de quand pourra-t-on l’administrer ? Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, a déclaré lundi 1er février sur France Inter : « On va accélérer les livraisons. Dès la fin de la semaine ou début de semaine prochaine au plus tard, nous aurons des doses de vaccins AstraZeneca qui commenceront à arriver en France ». 2,5 millions de doses seraient finalement attendues en février en France selon nos confrères du Point.
Le « Monsieur vaccin » du gouvernement Alain Fischer, chargé de conseiller le gouvernement dans sa stratégie vaccinale contre le Covid-19, a quant à lui assuré mardi 2 février sur France 2 que les premières vaccinations auront lieu « aux alentours de la mi-février ».