Après des cas de thrombose rapportés dans différents pays européens chez des personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande de suspendre son administration.
Vaccin AstraZeneca et risque de thrombose : des enquêtes sont menées en urgence
« Suite à la survenue de nouveaux cas inattendus d'événements thromboemboliques et de troubles de la coagulation dans plusieurs pays européens, nous avons recommandé de suspendre temporairement par mesure de précaution l’utilisation du vaccin AstraZeneca en France », a fait savoir l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) le 15 mars 2021 dans la soirée. La décision politique n’a pas encore été prise, mais il est fort probable que le ministère de la Santé s’en tienne à la recommandation de l’ANSM.
Il faut bien avoir en tête qu’il s’agit d’une suspension par précaution, le temps de l’enquête sur cet éventuel effet indésirable. L'Agence européenne des médicaments (EMA) indique qu’elle poursuivra ses travaux en ce sens le mardi 16 mars 2021 et qu’un comité extraordinaire se réunira le jeudi 18 mars 2021 pour tirer les conclusions et éventuellement prendre des décisions. En France, l’ANSM réunira dès le 16 mars 2021 son Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) afin de partager des premiers éléments scientifiques.
Les cas de thrombose pourraient ne pas être liés au vaccin du tout
Si certains pays européens tels l’Autriche, l’Irlande, le Danemark, la Norvège, l’Islande et la Bulgarie ont suspendu le vaccin AstraZeneca, c’est parce qu’une personne ayant été vaccinée en Autriche a été hospitalisée avec une thrombose veineuse et est décédée dix jours plus tard après avoir reçu le vaccin. Toujours en Autriche, une autre personne ayant reçu ce vaccin a été diagnostiquée d’une embolie pulmonaire (en d’autres mots, le blocage d’artères dans les poumons). Puis deux autres personnes se sont vu diagnostiquer une thrombose.
S’il est possible que le lot « autrichien » (numéro ABV5300), composé d’un million de doses et également livré à 16 autres pays européens, ne réponde pas aux exigences en matière de qualité, cette hypothèse est peu probable. En plus, l’existence d’un lien entre la vaccination et la thrombose chez les patients qui en ont souffert n’est pas non plus établie : le taux de thrombose chez les patients vaccinés est finalement très proche de celui constaté les années précédentes (sans lien possible avec ce vaccin donc). À ce jour, on comptabilise en Europe 40 cas de thrombose pour 17 millions de personnes vaccinées.