Les firmes pharmaceutiques s’obstinent à vendre leurs vaccins contre le Covid-19 à des prix très supérieurs par rapport à leur coût de production. Le programme COVAX achète les siens 5 fois plus cher, et l’Union européenne a surpayé ses doses 31 milliards d'euros, dénonce l’ONG Oxfam dans un nouveau rapport.
Même les pays pauvres surpaient leurs vaccins Covid-19
Alors même que l’accaparement de vaccins Covid-19 par les pays riches et la lenteur de la vaccination font penser le spectre de l’émergence de nouveaux variants, tant les firmes pharmaceutiques que de nombreux gouvernements maintiennent leur opposition à la levée des brevets. La réunion dédiée à ce sujet au siège de l’Organisation mondiale du commerce le 27 juillet 2021 n’a pas donné de résultat. Même si les pays riches peuvent se permettre d’acheter leurs vaccins à prix d’or, le maintien de ces prix élevés empêche de nombreux pays pauvres d’accéder aux vaccins, alerte à nouveau l'ONG Oxfam.
En effet, l’Union européenne a achèté ses vaccins Covid-19 pour un montant supérieur de 31 milliards d'euros à leur coût de production. La France en particulier aurait payé 4,6 milliards d'euros de plus que le coût de production des vaccins Pfizer et Moderna. Même les pays en voie de développement ne sont pas épargnés par ces surcoûts. Pour les vaccins que ces pays reçoivent dans le cadre du programme Covax, les donateurs paient les doses 5 fois leur coût de production, dénonce l’ONG Oxfam.
Vaccins Covid-19 : des prix élevés les rendent encore moins accessibles aux pays pauvres
Selon la People’s Vaccine Alliance, qui a analysé les techniques de production des vaccins de type ARN messager produits par Pfizer/BioNTech et Moderna, le cout réel de production de ces vaccins serait en réalité de 1 euro la dose. « La production à grande échelle devrait faire baisser les coûts, permettant aux entreprises de facturer des prix plus bas », fait valoir Oxfam.
Face aux informations comme quoi l’Union européenne a payé encore plus cher pour sa deuxième commande de vaccins Pfizer/BioNTech, l’ONG s’inquiète de « l’escalade des prix », qui rend ces vaccins encore moins accessibles aux pays pauvres, et regrette que les géants pharmaceutiques « continueront à vendre des doses aux pays riches au détriment de la protection de vies dans le monde ».