Un incendie s’est déclaré dans un centre de tri parisien en début de semaine. Alors que les opérations de secours sont achevées, les autorités sanitaires et municipales s’organisent pour gérer les suites de l’événement et prévenir d’éventuels risques pour la population.
Paris : après l’incendie, quelles conséquences pour la santé ?

Le 7 avril 2025, un incendie s’est déclaré en début de soirée dans un centre de tri situé boulevard de Douaumont, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. L’événement a nécessité l’intervention de plusieurs centaines de pompiers et a généré un important dégagement de fumée visible depuis plusieurs quartiers de la capitale. Si l’incendie a été maîtrisé dans la nuit, il a suscité des interrogations sur ses conséquences sanitaires, la nature exacte des fumées inhalées par les riverains, les mesures de précaution à adopter et les conséquences sur la gestion des déchets ménagers franciliens.
Un incendie à Paris qui soulève un risque toxique : que redoutent les autorités ?
La propagation rapide des flammes a provoqué un épais nuage noir qui s’est élevé dans le ciel parisien, visible bien au-delà du périmètre du 17ᵉ arrondissement. Ce panache de fumée, provenant d’une zone de stockage contenant essentiellement du papier, du carton, de l’aluminium et du plastique, a logiquement suscité des craintes. Selon les données publiées par Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, les mesures réalisées après le sinistre ne révèlent toutefois pas de dépassement des seuils légaux d’exposition. En dépit de ces résultats rassurants, la préfecture de police a recommandé à la population de rester chez elle et de maintenir les fenêtres fermées dans les zones les plus exposées.
Le docteur Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de Santé respiratoire France, évoque néanmoins des risques ponctuels liés à l’inhalation de fumées chargées en particules fines. Interrogé par Le Parisien le 8 avril 2025, il explique que ces fumées peuvent « provoquer des toux, des crises d’asthme, voire des maux de tête ou des nausées chez certaines personnes », en particulier chez les enfants, les personnes âgées ou celles souffrant de maladies respiratoires chroniques. Par précaution, les activités sportives en plein air sont déconseillées à proximité du site.
Activités physiques suspendues, parcs fermés : les recommandations post-incendie
Les consignes émises par les autorités concernent principalement les quartiers directement touchés par le sinistre. Il est notamment recommandé d’éviter la Porte d’Asnières, l’avenue de la Porte de Clichy, la rue de Saussure, la rue Cardinet et les abords immédiats du boulevard périphérique dans le secteur concerné. Plusieurs espaces verts ont été temporairement fermés, parmi lesquels le parc Martin-Luther-King, le square Paul-Paray et le jardin Claire-Motte. La mairie de Paris insiste sur la nécessité de limiter au maximum les déplacements non essentiels et d’éviter les efforts physiques en extérieur dans ces secteurs tant que la situation n’est pas totalement rétablie.
Un feu brutal dans un centre récent : quelles sont les causes ?
L’incendie s’est déclaré vers 19h30 dans un centre de tri opéré par le Syctom, syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères pour la région parisienne. Le bâtiment, inauguré en 2019 pour un montant de 70 millions d’euros, était construit en bois et conçu pour accueillir un important volume de déchets recyclables. Selon les premiers éléments, le feu serait parti d’une zone de stockage contenant des matériaux pré-triés mais pas encore compactés, soit une forte proportion de papiers et de cartons, associés à des plastiques et des métaux légers.
L’intervention a mobilisé près de 180 sapeurs-pompiers et 60 véhicules d’intervention. Des explosions de bouteilles de gaz ont été signalées sur place, aggravant l’ampleur du sinistre. Le bâtiment a été entièrement détruit, et selon Corentin Duprey, président du Syctom, il sera inutilisable pendant de longs mois, voire des années. Ce dernier a déclaré sur les ondes de Franceinfo, le 8 avril 2025 : « Ce n’est pas la structure du bâtiment qui est en cause », ajoutant que « des départs de feu comme celui-là, on en a une centaine à l’année sur nos cinq sites ». Il estime qu’il s’agit d’un accident fortuit, sans défaillance identifiée à ce stade.
Quel impact sur la collecte des déchets en Île-de-France ?
Le centre sinistré assurait le tri des déchets pour environ 900 000 habitants. Afin de maintenir la continuité du service, les déchets collectés dans les communes concernées seront redirigés vers quatre autres centres encore opérationnels. Les déchets provenant de plusieurs communes des Hauts-de-Seine seront traités à Nanterre, ceux de Seine-Saint-Denis seront envoyés au centre du Blanc-Mesnil, tandis que les arrondissements parisiens du nord seront redirigés vers le site de Romainville. Le président du Syctom s’est voulu rassurant en déclarant : « Aucun problème de collecte, aucun problème de traitement et le recyclage continuera à être garanti ».
Une enquête ouverte pour déterminer les responsabilités
Une enquête est actuellement en cours afin d’identifier l’origine exacte du sinistre. Les enquêteurs devront notamment vérifier les dispositifs de sécurité en place, les conditions de stockage des matériaux et l’efficacité des systèmes anti-incendie. Le centre étant de conception récente, plusieurs questions se posent quant à la conformité des installations et aux risques spécifiques liés à l’utilisation de structures en bois dans des sites industriels traitant des matériaux hautement inflammables.