Nez bouché, yeux qui pleurent, gorge qui gratte ? Ce n’est peut-être pas un simple rhume. Derrière ces symptômes banals se cache un fléau saisonnier qui touche de plus en plus de Français : les pollens.
Allergies au pollen : quelles plantes vous attaquent selon la saison ?
By
Published on 22 avril 2025 12h50
Invisible à l’œil nu, omniprésent dans l’air : ce « flot naturel » rythme pourtant nos journées, souvent sans qu’on le réalise. Et pourtant, il est au cœur d’un véritable casse-tête sanitaire.
Les pollens en France : un phénomène de plus en plus envahissant
En France, les allergies aux pollens touchent chaque année des millions d’individus. Selon les données compilées par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) et diffusées par Statista, le calendrier pollinique s’étale désormais de janvier à octobre, laissant très peu de répit aux personnes sensibles. Si certains végétaux comme le cyprès débutent leur émission dès l’hiver, d’autres comme l’ambroisie sévissent jusqu’à l’automne.
Cette présence quasi permanente est aggravée par deux phénomènes bien identifiés : le changement climatique et la pollution atmosphérique. Une étude de l’Inserm publiée en 2020 a mis en évidence « une association significative entre l’exposition à la pollution atmosphérique à long terme et la sévérité des rhinites diagnostiquées dans la population ». Traduction concrète : un air plus sale, des allergies plus violentes.
D’après le visuel de Statista, basé sur les observations du RNSA, certains pollens apparaissent désormais jusqu’à huit mois dans l’année. Le cyprès, par exemple, sévit de janvier à avril, suivi par l’aulne et le charme en février et mars. Puis viennent les frênes, bouleaux, platanes et chênes, fortement présents jusqu’en juin. Mais ce sont les graminées, véritables poids lourds de la saison, qui dominent l’air de mai à septembre.
Ce prolongement de la période allergique n’est pas anodin. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a constaté que « la prévalence des pathologies allergiques respiratoires a pratiquement doublé depuis la fin des années 1990 dans les pays industrialisés ». Plus de pollens, plus longtemps, pour plus de personnes touchées. L’équation est claire.
Quels pollens selon les mois ? Ce que dit le calendrier
Le calendrier établi par le RNSA permet de comprendre les cycles de chaque pollen. Voici quelques repères :
Janvier à avril : domination des arbres comme le cyprès, le charme, l’aulne.
Avril à juillet : montée en puissance des frênes, bouleaux, platanes et chênes.
Mai à septembre : pic massif des graminées, redoutés par les allergiques.
Juillet à septembre : retour en force de l’ambroisie et de l’armoise, redoutables dans certaines régions (comme la vallée du Rhône).
Ce découpage n’est pas purement théorique. Il permet aux allergiques d’anticiper les pics de risques, d’adapter leur traitement ou de limiter leur exposition aux périodes critiques.
Les projections scientifiques ne laissent pas de place au doute : la situation pourrait empirer. Le réchauffement climatique entraîne une floraison plus précoce et plus longue, tout en augmentant la production de pollens. Et ces derniers, portés par des vents plus intenses, peuvent parcourir des distances bien plus vastes qu’auparavant.
Comme le rappelle l’Inserm, « le changement climatique pourrait avoir une influence sur la production de pollen, notamment en allongeant la durée des saisons polliniques ». Ajoutez à cela une pollution urbaine qui fragilise les muqueuses respiratoires, et vous obtenez un cocktail idéal pour l’explosion des rhinites allergiques.