Pollution routière : ces particules sont toxiques pour votre santé

Alors que les émissions de gaz d’échappement sont de plus en plus réglementées, une autre forme de pollution reste largement ignorée : celle des particules fines issues des freins. Invisibles à l’œil nu, ces particules se retrouvent dans l’air ambiant, pénètrent profondément dans les poumons et pourraient être plus nocives que celles produites par les moteurs diesel.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 21 février 2025 16h56
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Pollution routière : ces particules sont toxiques pour votre santé © Shutterstock

Les effets des particules fines générées par le freinage sont sous-estimés. Elles se dispersent dans l’air urbain et pénètrent dans les voies respiratoires, contribuant à l’augmentation des maladies chroniques.

Un danger méconnu qui s’accumule dans l’air

La pollution atmosphérique est aujourd’hui l’un des principaux enjeux de santé publique. Si l’accent a été mis sur les gaz d’échappement des moteurs thermiques, une autre source de particules fines demeure sous-estimée : l’usure des freins. Chaque freinage libère une quantité significative de particules métalliques et minérales qui se répandent dans l’air et finissent par être inhalées. Contrairement aux idées reçues, cette pollution ne concerne pas seulement les véhicules à combustion, mais également les voitures électriques, dont le poids plus élevé accentue l’usure des freins.

Les particules de frein : une pollution persistante et insidieuse

À chaque pression sur la pédale de frein, les plaquettes et les disques s’érodent, libérant des particules fines. Celles-ci sont principalement composées de métaux lourds tels que le cuivre, le fer et le baryum, dont la toxicité pour l’organisme est avérée. Leur taille varie, allant des PM10, qui restent en suspension plusieurs heures dans l’air, aux PM2.5 et nanoparticules capables de s’infiltrer dans les poumons et la circulation sanguine.

Contrairement aux émissions de gaz d’échappement, ces particules ne sont soumises à aucun contrôle strict et ne bénéficient d’aucun dispositif de filtration. En ville, elles se concentrent aux abords des axes routiers, des feux de circulation et des zones à fort trafic, où elles s’accumulent et se mêlent aux autres polluants atmosphériques.

Un impact inquiétant sur la santé respiratoire et cardiovasculaire

Les études récentes montrent que les particules de frein sont particulièrement agressives pour les cellules pulmonaires. Une fois inhalées, elles déclenchent un stress oxydatif important, provoquant des inflammations chroniques qui favorisent l’apparition de maladies respiratoires telles que l’asthme et la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). De plus, leur passage dans la circulation sanguine augmente les risques de troubles cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux et de cancers pulmonaires.

Les populations les plus vulnérables sont les enfants, les personnes âgées et celles souffrant déjà de pathologies respiratoires. L’exposition prolongée à ces particules pourrait entraîner une augmentation du nombre de cas de maladies chroniques, notamment dans les zones urbaines denses où la circulation est intense.

Une réglementation encore insuffisante

Malgré les preuves scientifiques accumulées, la régulation des particules de frein reste largement en retard par rapport à celle des émissions d’échappement. La future norme Euro 7, prévue pour 2026, intégrera pour la première fois des limites d’émission pour ces particules, mais les seuils proposés restent relativement élevés et ne concernent pas l’ensemble du parc automobile.

Les experts de la santé publique appellent à des mesures plus strictes pour réduire cette pollution. Parmi les solutions envisagées figurent l’interdiction progressive du cuivre dans les plaquettes de frein, la généralisation des freins à récupération d’énergie dans les véhicules hybrides et électriques, ainsi que l’installation de dispositifs de filtration capables de piéger ces particules avant leur dispersion dans l’air.

Comment limiter son exposition au quotidien ?

Dans l’attente d’une régulation plus stricte, certaines précautions peuvent être prises pour limiter l’exposition aux particules de frein. Pour les automobilistes, une conduite souple et anticipative réduit l’usure des freins et diminue donc la quantité de particules émises. L’utilisation de plaquettes en céramique, moins polluantes, est également recommandée.

Les piétons et cyclistes, quant à eux, devraient éviter autant que possible les axes très fréquentés aux heures de pointe et privilégier les itinéraires en espaces verts.

La pollution due aux freins représente un danger bien réel pour la santé humaine. Des solutions existent, mais elles nécessitent une volonté politique et industrielle pour être mises en œuvre rapidement et efficacement.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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