Fermeture de l’USAID : vers une crise sanitaire d’envergure mondiale ?

En quelques semaines, l’une des plus grandes agences d’aide humanitaire a été démantelée. Licenciements massifs, suspension des financements, interruption des programmes vitaux… Cette décision radicale bouleverse l’équilibre de nombreuses régions du monde. Mais quelles sont les véritables conséquences de cet arrêt brutal ?

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Par La rédaction Santé Matin Publié le 24 février 2025 à 13h00
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Fermeture de l'USAID : un cataclysme budgétaire aux répercussions mondiales

Le président américain Donald Trump a ordonné, dès son retour à la Maison-Blanche, la fermeture de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Cette entité, qui administrait un budget colossal de 42,8 milliards de dollars, assurait près de 42 % de l’aide humanitaire mondiale. Son rôle était déterminant dans plus de 120 pays, finançant des programmes médicaux, alimentaires et de reconstruction.
Le gel des financements a immédiatement bloqué des dizaines de projets partout dans le monde. Parmi eux, 30 essais cliniques, dont des recherches avancées sur des vaccins contre le sida, ont été suspendus. Au Kenya, des milliers de patients séropositifs se retrouvent sans traitement. En Afrique et en Asie, des études sur des traitements contre le choléra, la tuberculose ou le cancer du col de l’utérus sont abandonnées. Autant d’initiatives désormais à l’arrêt, faute de soutien financier.

L’Ukraine, qui bénéficiait d’un soutien massif de l’USAID, se voit privée de 38 milliards de dollars d’aide humanitaire et financière. Une somme qui comprenait 30 milliards destinés au budget de l’État ukrainien et 5 milliards pour l’aide au développement. Ce manque de ressources remet en cause des secteurs vitaux comme la cybersécurité et le renforcement des infrastructures face aux attaques russes.
Au-delà de l’Ukraine, des pays comme le Soudan du Sud, la Somalie ou l’Afghanistan voient disparaître jusqu’à 3 % de leur revenu national brut. Le Ghana, lui, doit affronter un déficit de 156 millions de dollars, fragilisant son système de santé et son secteur agricole. Pour ces nations, l’aide américaine représentait jusqu’à 40 % des financements internationaux. Sa suppression risque de plonger des millions de personnes dans la précarité.

Des licenciements massifs aux États-Unis

Les conséquences de ce démantèlement ne sont pas seulement internationales. Aux États-Unis, l’USAID employait plus de 10 000 personnes. Aujourd’hui, seuls 300 employés devraient rester en poste, sous l’autorité du secrétaire d’État Marco Rubio. Le reste du personnel est soit mis en congé administratif, soit licencié, avec 1 600 suppressions de postes confirmées.
Cette décision frappe aussi l’industrie agroalimentaire. À Fitzgerald, en Géorgie, 98 % de la production de l’usine Mana Nutrition dépendait de l’USAID. Avec la fin des commandes publiques, ces entreprises sont désormais menacées, entraînant un risque accru de chômage et d’insécurité alimentaire dans certaines régions.

Derrière cette fermeture brutale, Donald Trump justifie sa décision par une volonté de réduire les dépenses fédérales et d’éliminer ce qu’il considère comme une bureaucratie inefficace. Selon lui, l’USAID était dirigée par des « fous extrémistes » et nécessitait une réforme complète. Toutefois, cette décision est perçue par de nombreux experts comme une manœuvre politique visant à rediriger les fonds vers d’autres priorités gouvernementales.

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